Les locations touristiques connaissent une croissance spectaculaire ces dernières années, dynamisées par les plateformes de location courtes durées comme Airbnb, Booking ou Abritel. Ce succès pose aujourd’hui de nombreuses questions aux pouvoirs publics, aux habitants et aux professionnels de l’immobilier. En 2025, la régulation de ces locations devient une urgence pour préserver le marché du logement, la tranquillité des quartiers et respecter les normes environnementales. Mais faut-il vraiment réguler ? Cet article examine les arguments et les enjeux de cette démarche.
Sommaire
Pourquoi la régulation des locations touristiques est-elle nécessaire ?
La forte expansion des meublés de tourisme provoque plusieurs effets indésirables :
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Réduction de l’offre de logements à long terme : de nombreux propriétaires préfèrent louer leur bien à la nuitée plutôt qu’à l’année, ce qui accentue la pénurie dans les zones tendues
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Hausse des loyers et des prix immobiliers, rendant l’accès au logement plus difficile pour les habitants permanents
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Nuisances pour les riverains : bruits, va-et-vient fréquents, dégradations, augmentation du tourisme de masse
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Pressions sur les infrastructures locales et sur l’environnement, notamment dans les centres-villes historiques ou les zones touristiques sensibles
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Inégalités fiscales : les meublés de tourisme, souvent peu ou mal déclarés, peuvent échapper à certains impôts locaux ou nationaux, créant une concurrence déloyale avec d’autres acteurs du logement.
Ces constats ont amené le législateur à agir pour encadrer ce secteur.
Les mesures prises en France en 2025 pour réguler les locations touristiques

La loi du 19 novembre 2024, dite loi Le Meur, instaure plusieurs règles clés applicables dès 2025 :
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Déclaration obligatoire pour tous les meublés touristiques via un téléservice national avant toute mise en location. Cette déclaration devra être renouvelée chaque année et être accompagnée d’une preuve de résidence principale pour les résidences mises en location en courte durée.
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Les communes obtiennent des pouvoirs élargis pour définir des quotas territoriaux, limiter la durée des locations (réduite à 90 jours par an pour les résidences principales), et interdire la location dans certaines zones.
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Modification des règlements de copropriété : un vote à la majorité renforcée peut interdire les locations touristiques au sein de l’immeuble.
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Sanctions lourdes en cas de non-respect : amendes pouvant atteindre 20 000 € pour de fausses déclarations ou dépassement des durées locatives autorisées.
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Obligation d’informer le syndic de copropriété de toute mise en location touristique à partir de 2025. Découvrez-en davantage en suivant ce lien.
Les arguments favorables à une régulation stricte
La régulation est justifiée pour les raisons suivantes :
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préserver l’équilibre social et économique des quartiers, éviter la gentrification excessive
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protéger les ressources en logements accessibles à l’année
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garantir le respect des règles de sécurité, d’urbanisme et de fiscalité
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assurer une meilleure cohabitation entre touristes et résidents permanents
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répondre aux attentes des collectivités locales et des habitants excédés par les nuisances.
Les limites et débats autour de la régulation
Cependant, la régulation suscite des critiques :
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certains plaident pour une régulation trop contraignante qui pourrait freiner un secteur économique important, source d’emplois et d’attractivité touristique
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le risque d’émergence d’un marché noir si les contrôles ne sont pas efficaces
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complexité de la mise en œuvre administrative
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besoin de concilier régulation et innovation, notamment en matière de location collaborative et de diversification de l’offre touristique
Cette tension appelle un équilibre entre contrôle et liberté d’usage.
Réguler, oui, mais avec pragmatisme et concertation
En 2025, la régulation des locations touristiques apparaît comme une nécessité pour protéger le marché locatif, la qualité de vie des habitants et l’attractivité des territoires.
Cependant, pour être efficace, elle doit s’appuyer sur une coopération renforcée entre pouvoirs publics, plateformes numériques, propriétaires et riverains, avec des règles claires, contrôlées, et adaptées aux spécificités locales.
Une régulation équilibrée est la clé pour concilier dynamisme touristique et développement durable des territoires urbains.